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Fables Lointaines
5 janvier 2009

La baleine et la grenouille


- "Tu connais Aymeric ?"

Ce sont les derniers mots que j'ai réussi à retenir de la dernière soirée dont je me souviens.

Un peu plus tôt, une partie de Cash Game.

- "Paire de Dames"
- "Encore ?!"
- "Bah oui.."

Toutes les dames du paquet ont défilé devant mes yeux toute la soirée, 5 fois, 6 fois, je ne sais plus. Et j'ai toujours gagné. Bénéfice restreint qui sera immédiatement dépensé.

Cucaracha et autre vodka-redbull m'étant restés bien au chaud dans l'estomac, et n'ayant rien mangé depuis 2 jours, je me suis retrouvé la tête comprimée entre deux airs des Rita Mitsouko.

Une main qui se tend, un plateau qui s'embrase, une danse effrénée, une voiture gelée.

Les dernières images qui me reviennent dans cette folle nuit où je n'aurai jamais dû sortir rejoindre ma meilleure et mon meilleur ami.

Saint-Quentin, quelque part, 03h31

- "Ca va Aymeric ? Ca n'a pas l'air ..." me dit-elle.
- "Je me sens pas bien, je dois être malade." lui répondis-je.
- "Ha bah oui t'es bouillant ! Rentre chez toi !"
- "Non je veux rester encore un peu avec vous..."

Me remonter le moral, me remonter tout court. Pas évident. Avec -10 dehors, et + 40 à l'intérieur.

La sentence fut irrévocable. 39.8 au compteur. Et 13 heures de sommeil le lendemain.

Quand je vois tous ces gens qui évoluent autour de moi j'ai l'impression que je suis encore en train de chercher la monnaie pour prendre un ticket pendant qu'eux sont déjà dans le train depuis bien longtemps.

Pour rentrer à l'IUFM il faudra Bac + 5 dès l'année prochaine.
Je fais une croix dessus. Pas envie d'être peut-être instit à 27 ans.
J'aurai eu ma licence en juin, tout irait comme sur des roulettes.
9.86, c'est pas 10.

Alors j'ai réfléchi. Je n'ai pas encore trouvé. Mais je ne ferai pas ça.

Envie de partir dans le sud, pour faire je ne sais pas quoi encore. Je trouverai bien.

Rien ne va depuis quelques temps. Plus j'avance, plus je recule.

La fac me gonfle comme jamais elle m'a gonflée avec tous ces étudiants plus "artistes" les uns que les autres et ces Luc Besson en puissance qui se prennent pour les nouveaux Woody Allen et autres Steven Spielberg alors qu'ils ne savent même pas écrire un scénario correctement.

Je choppe toutes les gastros, grippes, laryngites et consorts à la moindre occasion.
Niveau santé, c'est pas moi le plus important. Et ça m'inquiète. Ca me pèse. Tout ce qu'il se passe près de moi. .

2007 m'avait broyé, 2008 m'a achevé.

Je me souviens l'année dernière "Ha il est temps que cette année se termine". C'est marrant que je me suis dit pareil le 31 au soir.
Rien n'a marché comme je voulais. Rien.

Personne n'est parfait. C'est certain. Surtout moi. Tout le monde peut faire des erreurs. Et j'en ferai encore des erreurs comme vous tous. Et c'est dans la nature humaine. Je la déteste. Je me hais.

Dans une année 2008 cataclysmique, je n'ai qu'une seule chose positive à retenir.

Un seul bonheur. J'ai un soleil.  Ce soleil est l'espoir qui m'a fait tenir pour un avenir meilleur.
Ce soleil évidemment j'en ai eu un autre avant. Mais celui-là est juste inexplicable.

Il est apparu au milieu des nuages qui m'entouraient. Et quel soleil ! Il m'a éclairé sur bien des routes, m'a réchauffé quand j'avais froid, m'a réchauffé le coeur au moment où je ne m'y attendais pas.

Le seul bonheur que j'ai vraiment à me mettre sous la dent.
Un seul regard vers lui et on se comprenait immédiatement, magique.
Un grand soleil qui me fait sourire à chaque fois que je le croise.

Ce soleil qui me comprend, qui me fait rire, qui me fait vibrer, qui me fait pleurer, qui me conseille, qui m'ensorcèle, qui me bat au foot, qui m'emmène dans des galères cyclistes à faire pâlir Eddy Merckx, qui me fait à manger des bons plats meilleurs que Maité, avec qui je discute des heures de tout et de rien, qui me fait rêver.

Vous savez, ce soleil qui, pour des raisons inexplicables font que ses rayons nous touchent depuis la première seconde de notre rencontre et nous font vivre de merveilleux moments. Ce soleil qui vous fait vivre.

Ce soleil s'est caché, absorbé par une éclipse.
Et dans le noir, seul, je n'arrive plus à vivre.

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