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Fables Lointaines

12 janvier 2009

Le paon et le cafard


Les images défilent encore à toute vitesse dans ma tête. Tout est passé si vite ! Trop vite peut-être.

Je revois encore Greg et moi se lever bondissant comme des loups assoiffés dans le salon. Il était 01h36 très précisément.

Après que le 7 de pique tomba sur la rivière, mes 2 paires tenaient le bon bout et venaient après 7h38 de combat épique à bout de 5108 joueurs. 215$ d'investissement, gain net de 81.904,36 $.

J'y tiens à ces 0.36$. Non mais.

Après des frayeurs, un 0-4 encaissé par le PSG, des hamburgers restants à moitié cuits à nos pieds, 8 canettes de Pepsi, 2 paquets de chips. Je l'ai fait.

S'en suit un petit moment de flottement où on ne savait pas trop quoi faire. Ni une ni deux on part faire la fiesta direction Paris.
Bon ma chemise blanche, mon jean et mes chaussures passeront. Greg se change vite fait sans trop savoir ce qu'on faisait. A part trouver une boîte ouverte. Bah oui, une boîte ouverte pour détilter un peu, y'a rien de mieux que Paris. On se retrouve là, sans trop savoir pourquoi, dans une rue sombre mais avec une enseigne lumineuse fort éclairée. Il est très tard. Peu importe. Fallait sortir.

Fallait faire la fête, fallait voir du monde, fallait boire, fallait fêter ça.

On arrive tout joyeux, on en repart complètement démontés. Enfin on y reste. Le tumulte de cette nuit fut tel qu'impossible de se souvenir où on était. Enfin on a été au même endroit pour dormir. Je sais plus son prénom. Ha oui, Clémence. Ha Clémence. Bon forcément quand on lui a dit que je venais de gagner 80.000 dollars ça passe mieux. 4 bouteilles de champagne à 90 € aussi.

Sa meilleure amie Delphine aussi du moins. Bref peu importe. Après 4 bouteilles, plus les vodkas-orange-pomme-redbull et le reste, fallait payer.

- "685 € s'il vous plaît"
- "Ha ouais quand même"
- "..."
- "Heu bon bah vous me faites un prix ?"
- "On arrondi à 700 € ?"
- "C'est pas un prix ça !"
- "Ouais mais vu que vous allez rentrer bien accompagné ça les vaut"
- "Pas faux"
- "Vous voyez !"
- "Mouais allez de toute façon je m'en tape j'ai gagné 50.000"
- "Ha bon ? A quoi ? Loto ?"
- "Non, poker"
- "Ha ok....grand joueur non ?"
- "Bah non c'est pour ça on en profite !"

Bref je lui file 700 €, et pendant que je scrute l'horizon, je me sens pas trop bien. Il est 7h24. Il est tard. Ou tôt. Chacun aura son appréciation. Où je suis ? J'en ai aucune idée. Mais alors aucune. On m'appellerait je dirais "Paris, en France". Démonté. 2 grammes minimum. Et Greg qui ne boit pas s'est lâché, en même temps ça se comprends. Il m'a supporté tout le tournoi dans tous les sens du terme et j'ai joué chez lui. Comme prévu je lui payerai sa facture internet de Janvier. Et un peu plus certainement. Un bel écran plat ça fera bien dans son salon.

Bon maintenant on va où ? Ha oui, Clémence. 24 ans. Grande, Brune, vous vous en doutez. Un bon job. Commerciale dans une grande entreprise de cosmétique. Les yeux marrons foncés qui vous font dire "Attention mon grand, tu risques de ne plus en ressortir". Trop tard.

Peu importe, elle a l'air honnête et on s'est parlé avant que je lui dise le pourquoi du comment. Donc, je la sens sincère. Évidemment après lui avoir raconté notre histoire elle nous a dit qu'elle pouvait nous accueillir pour la nuit. Sympa. Enfin surtout parce que trouver un hôtel le matin comme ça pour nous accueillir pas le courage. On la suit à bord de la voiture. Elles étaient venues en métro ça tombe bien. On peut se réchauffer en plus.

"On en a pour 20 minutes d'ici, j'habite près de Boulogne".
"Boulogne-sur-Mer je connais bien, c'est pas mal, y'a un port même" lançais-je la tête collée contre le carreau de la portière.
Même à 8h du matin j'ai un humour pourri, quelque part ça me rassure.

Bon Boulogne, ça va y'a pire comme quartier.

On arrive chez elle, le jour se lève. Et mon corps lui, s'enlise.
"Ça va Aymeric ? Tu te sens bien ?" me dit-elle en passant devant Bercy.
Je lui répondis "Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pffffffffffffffffffffffff" avec l'air de "fatigué-bourré-je veux dormir-laisse-moi mais-je-voudrais-bien-que-tu-me-fasses-un-câlin-regarde-moi-je-suis-malheureux"

Greg rigolait tout seul au volant pendant que j'étais en train de m'effondrer littéralement sur Clémence à l'arrière de la voiture. Heureusement que Delphine tenait la conversation à Grégory sinon on serait jamais arrivé.

7h51. Moins 8 dégrés. Moins 845 euros. Et au moins 2 grammes. 45bis rue de Rouen. Paris.

On monte difficilement 2 étages. Bon ok. Je monte difficilement les deux étages. Franchit un paillasson marqué "Bienvenue" évidemment. Et là. Le choc. Valérie Damidot serait-elle passée par là ? Manquait plus que Frank avec sa caisse à outil. J'étais prêt. A quoi ? A maroufler bien sûr.

Des fleurs, du rose bonbon, des stickers, des lampes plus sophistiquées les unes que les autres, des tapis de toutes les couleurs. Le royaume de la déco. Ikealand.

Et le "Mais t'a perdu un pari ou quoi ?" de Greg en a un peu rajouté, mais qu'importe, elle en rigolait.

Avec 2 grammes au compteur de toute façon on peut trouver ça que joli et bizarrement la première phrase que j'ai dite c'est "Et ton lit il est jaune fluo à pois roses parce que si oui je le vois pas et j'en ai besoin !" Au moins j'aurai fait rire tout le monde un matin avec 2 grammes dans chaque bras.

Elle me dit "Mais non ! Il est rond ! Viens voir !"

Manquait plus que ça. Un lit rond. Je vais vomir c'est certain. Y'a des Fastpass ? Y'a une file d'attente pour les attractions ou bien ?

Elle me pris par le bras et m'emmena dans une pièce qui se situe au fond du salon. Sa chambre.

Une grande pièce spacieuse, très lounge, très....Bah déco quoi. Et le lit.

Effectivement il est rond. Et là tête on la met où ? En fait je n'ai pas eu le temps de me poser cette question que je me suis laisser tomber dedans dès que je l'ai aperçu.

Et là, le trou.

Mais pas un petit, un grand trou. 80.000 dollars le trou. Ça fait cher.

Je me souviens très vaguement que Clémence m'a poussé, m'a déshabillé, et m'a mis dans les draps.

Je me réveille d'un coup. Je regarde mon Iphone. 14h23.
Le lendemain c'est toujours plus dur. La veille j'étais censé regarder un match de foot tranquillement avec les commentaires affutés de Grégoire Margotton et Christophe Dugarry autour d'un Royal Cheese et je me retrouve à Paris la tête dans un lit rond, dans Disneyland, avec le sosie de Katy Perry. Forcément ça change.

Je la regarde. Ha oui effectivement elle est pas mal. Par contre la Tour Eiffel en stickers sur son mur blanc, c'est pas possible. Et puis ce vase rose là. Et cette armoire violette. Et ces fleurs de toutes les tailles, toutes les couleurs. Pas possible. J'ai beau chercher je vois toujours pas Valérie Damidot. Puis elle se retourne. Clémence, pas La tour Eiffel hein. Vous suivez ?

Bon elle se retourne et me prend le bras. Je l'ai repoussée. Oui, j'étais vraiment mal réveillé.

Bref elle me prend le bras, me tire fort vers elle vu que j'étais collé debout en plein contemplation de la nouvel œuvre du Michel Ange des temps modernes et m'embrasse. Bon jusque là tout va bien. Surtout à 14h25 du matin. Enfin, on se comprend. Y'a pas pire. Au réveil. En même temps si on vous aime bien au réveil je pense que le plus dur est fait non ?

Bref, un câlin tout tendre qui dure...jusque 15h53, heure du réveil officiel.

On entend papoter à côté, c'est Delphine et Greg qui discutent en déjeunant. Sympa. De grands sourires accompagnent notre arrivée tel Roméo qui aurait délivré sa Juliette. Enfin là c'est plus Shrek qui a vomi sur La Belle au Bois Dormant mais bon peu importe.

Le "conte" est bon.

"Bien dormi" me lance Greg.
"Oui bah tu sais, je me souviens plus de grand chose mais vu qu'on est là ça a dû être bien"
"Ha ça c'est sur ! Tu sais encore combien tu as gagné ?"
"Le million ! Le million !" leur criais-je dans les oreilles avec la tête qui allait exploser.
Rire général. Ça fait du bien.
"T'as du Doliprane ou un truc du genre ?" demandais-je à Clémence.
"Tu te sens si mal que ça ?"
La tête que j'ai fait en la regardant a fait rire tout le monde. Je crois que le message est passé.

Comme dit Ludovic Lacay, mon maître "es" poker, "J'en ai marre qu'on me raconte mes soirées". Le proverbe "Cutsien" s'avouera vrai cette fois-ci.

Quand la banque m'appela le lendemain pour me dire que j'étais à découvert j'ai réalisé la performance de la nuit que j'ai pu accomplir. Ça m'a fait plaisir de leur dire : "Vous savez, dans 3 jours vous serez bien contents de m'appeler." S'en suit une brève discussion et tout était réglé.

On prends notre temps, on discute de notre vie, on rigole encore des moments passés cette nuit. On apprend que Delphine est de Cassis, que Clémence est originaire de Rennes, qu'elles ont été colocataires à leur arrivées sur Paris il y a 5 ans maintenant et qu'elles sont devenues les meilleures amies du monde. Et que quand Greg a commencé a raconter sérieusement notre soirée aux filles, tout est devenu tellement dingue. L'ampleur que tout prend. Je devrais être en train de travailler, lui aussi. Mais fallait qu'on fête ça. C'était pas possible autrement. Jamais ça nous arrivera de nouveau. Enfin si on l'espère. Mais l'occasion était trop belle par ces temps qui court et lui qui me voyait pleurer encore chez lui dans ce même salon il y a si peu de temps.
L'occasion était trop belle et les filles furent heureuses de savoir que cela allait me permettre de remonter la pente.

Clémence me confia qu'elle aimerait sérieusement me revoir.
"Je te rassure, pas pour l'argent !" me dit-elle en rigolant.
"Je te rassure, j'aurai déjà tout claqué après-demain" lui répondis-je en rigolant aussi.

Bref, on allait se revoir. J'étais heureux. 1m74 de bonheur. Une fille souriante, fraîche, mature, qui a l'air d'être sérieuse, magnifique, et très chaleureuse.

Que demander de plus. Des fois un petit déclic peut vous en amener un autre. Évidemment je n'aurai pas gagné ces 80.000 $ je ne l'aurait jamais rencontré. Évidemment jamais nous serions descendu sur Paris. Évidemment c'est un coup du sort. Évidemment c'est un coup du sort qui m'a fait gagné. Même plusieurs. Évidemment je suis heureux aujourd'hui de ce qui se passe.
Évidemment jamais hier je n'aurai pu croire à ça. Pour une fois que je suis heureux. Pour une fois que ça m'arrive, à moi. Je n'arrive pas à y croire. J'en arrive à oublier mes malheurs qui me tiennent à cœur. Dingue.

En fait non, je ne suis pas heureux. Impossible. Je ne peux pas faire de tour de barque avec Clémence, elle, elle n'a pas de barque. Enfin peut-être un sticker en forme de barque dans sa salle de bains quoi. Mais jamais elle ne pourra arriver à ta hauteur. Tu es unique. Trop rare pour être oubliée. Je souffre tellement sans toi. Je souffre de t'avoir blessée. J'en suis complètement malade. Je ne peux pas être heureux. J'ai le cerveau retourné. Le mot malheureux prend tout son sens.

                         
malheureux, nom
Féminin euse.
         
   Sens 1 Personne qui se trouve dans une situation difficile.

Je pourrais complètement changer de vie avec tout cet argent. Ça me suffirait à partir dans le sud comme je l'envisage sérieusement et tout recommencer. Et t'oublier. Ça serait tellement simple et lâche. Pourtant je n'en suis pas capable. Parce que je ne suis pas comme ça. Parce que je tiens à toi plus que tout au monde.

Je ne sais pas quoi faire. Et Clémence qui m'attends dans le salon. Déjà que je squatte elle est bien gentille.

Me reste plus qu'une chose à faire. Une seule chose.

Fermer mon ordinateur, mes volets, m'endormir dans mon lit rectangulaire.
Même sans l'avoir, l'argent ne fera jamais mon bonheur. Soyez-en certain.

Et quand je me relis, je me dis que je n'ai vraiment pas envie de la rencontrer cette Clémence avec son lit rond. Je ne serai pas guéri pour autant, bien au contraire.

Si je gagne ce tournoi dimanche prochain, j'irai dormir.
Je ne me compliquerai pas la vie, je me rends compte qu'elle l'est déjà assez.

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8 janvier 2009

Le nounours et la puce


Lettre ouverte à LouiseAjouter une vidéo
Et merde.
Je viens de battre exactement 4623 joueurs.
Mais.
Oui il y a un mais. Il en restait 52 encore.
J'étais bien pourtant. 322 648 jetons. Très bien. Dixième sur soixante.
Et deux Valets face à mon As-Valet de Cœur me laisseront sur le carreau.
53e. Rageant. Bon 53e sur 4676 c'est pas mal. Mais 80$ au lieu de 6.000 $ c'est rageant.

J'aurai pu me payer un aller-retour jusqu'à la Cité des pruneaux pour te voir un peu.

Je n'ai pas eu ce petit coup de chance qui te fais gagner un grand tournoi. Ça arrivera j'en suis certain. Mais je n'ai pas la patience d'attendre plus longtemps. Enfin si. Je n'en sais rien.

Pas les moyens de jouer plus haut. Pas les moyens de gagner. Pas pour l'instant. Une grosse performance me lancerait sur les bons rails mais je l'attends toujours sur le quai de la gare.

La vie est faite de hauts et de bas. Je préfère les hauts.

Étrange non ?

Tous les gens sont cons. Cons de ne pas profiter de la vie qui leur est offerte. Et quand je vois toutes ces personnes se prendre la tête pour des conneries, ça me donne envie de vomir, pire, de les tuer. Mais alors là, vraiment. Ca dépasse tout entendement.

Demain ils seront où exactement ? Ils ne le savent pas ? Bah moi non plus.

Alors oui je vais faire la fête, oui je vais boire pour oublier, oui je vais faire des paris stupides à 10€ avec mes potes de poker pour la place sur laquelle je vais me faire sortir du prochain tournoi, oui je vais regarder toutes les belles brunes qui passe dans les rues, oui je vais claquer mon fric dans des fringues, oui j'irai m'amuser...

Je n'aurai pas le temps de tout faire, je ferai du mieux que je peux. Et si je peux aider à rendre heureux quelqu'un je le ferai. Sans problème. Je l'attends.

Depuis quelques jours, je ressens le besoin de bouger, de sortir, de profiter, de vivre en quelques sorte. Rencontrer des gens, rencontrer une fille, ou deux, ou plus. Peu importe. Je ne me pose pas toutes ces questions. Profiter du moment présent, ça c'est important. Il serait bête de se priver. Mais si je rencontre la bonne maintenant, je ne dirai pas non, au contraire.

Le meilleur moyen de la trouver, c'est de ne pas la chercher.

Je vais me concentrer sur le poker. Au moins, je n'aurai pas la tête ailleurs.

Donc je ne te cache pas que j'ai besoin d'un peu de bonheur en ce moment, alors s'il se pointe, je le prends volontiers. Besoin de tendresse, de soutien, de quelqu'un qui vous dise "Mais fonce ! Bats-toi !". Comme tu le faisais si bien. Qui te souris quand on en a besoin. Qui te supporte, dans tous les sens du terme. Quelqu'un qui t'aime, tout simplement.

J'ai de l'amour à revendre, et en ce moment c'est les soldes ! Je devrais mettre une pancarte.

Mais il faut croire que le magasin de ma vie, mon propre cœur, est trop vide et que mes réductions ne sont pas assez fortes. Pourtant j'y met du mien. Peut-être trop. Comme d'habitude. Je veux faire plaisir à tout le monde jusqu'à épuisement des stocks. Et après je me fais avoir. Je leur fais voir des promotions cachées aux supposés fidèles clientes avec leur carte de réduction. Et après elles vont directement voir mon fournisseur qui forcément,va me taper sur les doigts. Et ce fournisseur, c'est ma vie, c'est lui qui me tient la boutique debout. C'est lui qui me tenait debout. Lui qui me faisait vivre. Le fournisseur de bonheur de mon cœur.
Ma boutique a fermé le lendemain de Noël.
Le commerce, tu auras compris, ce n'est pas mon fort.

Dire qu'il y'a un peu plus d'an un j'étais heureux avec toi, Pitchounoute là. Oui bah oui. Maintenant on est amis et je t'aime fort tout plein avec ton chien qui me fait délirer. J'aimerai en retrouver une comme toi, moins chiante, évidemment, ça va de soi. Au moins j'étais heureux avec toi, toujours plein de rebondissements, plein de bonne humeur et de soutien. Je me sentais vivre.

Et lorsqu'on s'est vu il y a à peine 2 semaines, j'ai vu le changement depuis l'année passée. On a évolué tous les deux. Et puis chacun a eu son lot d'aventures et de mésaventures... Et tu m'a vu pile poil quand il fallait en plus. Ce jour-là, on l'appellera le Vendredi saint. Comique. J'étais si heureux que tu m'appelles ce jour-là. C'était juste après je m'en souviens très bien j'étais en larmes au téléphone. J'aurai pleuré toute la soirée si tu ne m'avais pas invité. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour me retenir d'ailleurs. La force du désespoir certainement.

En plus j'ai vomi en rentrant ce que tu avais fait à manger. Pourtant tu cuisinais bien. Je comprends pas.

Alors aujourd'hui je me sens pas bien, c'est pour ça que je t'écris. J'aimerai être heureux comme je l'étais avec toi. C'est tellement bon. C'est trop dur. Trop dur.

Je suis tellement malheureux. Trop.
Je n'ai plus la joie de vivre. C'est ce qui m'inquiète.
Et je sais que tu tenais beaucoup à ça, au bonheur des gens, c'est pour ça que je te le dis.
Et si tu me demandes pourquoi, je te répondrais parce que.
Pourtant oui je l'ai le courage. Oui je l'ai la volonté. Mais à chaque fois que je crois monter d'une marche, celle-ci s'effrite sous mes pieds. Un peu de bonheur, c'est rien et en même temps c'est tellement énorme. Je pense que tu me comprends. Tu sais à quel point je suis sensible à tout ça.

Alors oui c'était mieux avant. Mais j'espère que ça sera mieux demain.

Être acteur de sa vie et ne pas être spectateur.

Mais aujourd'hui les bobines sont vides, et moi, scotché dans mon fauteuil depuis quelques temps, j'ai bien l'impression que la salle va bientôt tirer son clap de fin.

Je t'embrasse fort.

Moi

5 janvier 2009

La baleine et la grenouille


- "Tu connais Aymeric ?"

Ce sont les derniers mots que j'ai réussi à retenir de la dernière soirée dont je me souviens.

Un peu plus tôt, une partie de Cash Game.

- "Paire de Dames"
- "Encore ?!"
- "Bah oui.."

Toutes les dames du paquet ont défilé devant mes yeux toute la soirée, 5 fois, 6 fois, je ne sais plus. Et j'ai toujours gagné. Bénéfice restreint qui sera immédiatement dépensé.

Cucaracha et autre vodka-redbull m'étant restés bien au chaud dans l'estomac, et n'ayant rien mangé depuis 2 jours, je me suis retrouvé la tête comprimée entre deux airs des Rita Mitsouko.

Une main qui se tend, un plateau qui s'embrase, une danse effrénée, une voiture gelée.

Les dernières images qui me reviennent dans cette folle nuit où je n'aurai jamais dû sortir rejoindre ma meilleure et mon meilleur ami.

Saint-Quentin, quelque part, 03h31

- "Ca va Aymeric ? Ca n'a pas l'air ..." me dit-elle.
- "Je me sens pas bien, je dois être malade." lui répondis-je.
- "Ha bah oui t'es bouillant ! Rentre chez toi !"
- "Non je veux rester encore un peu avec vous..."

Me remonter le moral, me remonter tout court. Pas évident. Avec -10 dehors, et + 40 à l'intérieur.

La sentence fut irrévocable. 39.8 au compteur. Et 13 heures de sommeil le lendemain.

Quand je vois tous ces gens qui évoluent autour de moi j'ai l'impression que je suis encore en train de chercher la monnaie pour prendre un ticket pendant qu'eux sont déjà dans le train depuis bien longtemps.

Pour rentrer à l'IUFM il faudra Bac + 5 dès l'année prochaine.
Je fais une croix dessus. Pas envie d'être peut-être instit à 27 ans.
J'aurai eu ma licence en juin, tout irait comme sur des roulettes.
9.86, c'est pas 10.

Alors j'ai réfléchi. Je n'ai pas encore trouvé. Mais je ne ferai pas ça.

Envie de partir dans le sud, pour faire je ne sais pas quoi encore. Je trouverai bien.

Rien ne va depuis quelques temps. Plus j'avance, plus je recule.

La fac me gonfle comme jamais elle m'a gonflée avec tous ces étudiants plus "artistes" les uns que les autres et ces Luc Besson en puissance qui se prennent pour les nouveaux Woody Allen et autres Steven Spielberg alors qu'ils ne savent même pas écrire un scénario correctement.

Je choppe toutes les gastros, grippes, laryngites et consorts à la moindre occasion.
Niveau santé, c'est pas moi le plus important. Et ça m'inquiète. Ca me pèse. Tout ce qu'il se passe près de moi. .

2007 m'avait broyé, 2008 m'a achevé.

Je me souviens l'année dernière "Ha il est temps que cette année se termine". C'est marrant que je me suis dit pareil le 31 au soir.
Rien n'a marché comme je voulais. Rien.

Personne n'est parfait. C'est certain. Surtout moi. Tout le monde peut faire des erreurs. Et j'en ferai encore des erreurs comme vous tous. Et c'est dans la nature humaine. Je la déteste. Je me hais.

Dans une année 2008 cataclysmique, je n'ai qu'une seule chose positive à retenir.

Un seul bonheur. J'ai un soleil.  Ce soleil est l'espoir qui m'a fait tenir pour un avenir meilleur.
Ce soleil évidemment j'en ai eu un autre avant. Mais celui-là est juste inexplicable.

Il est apparu au milieu des nuages qui m'entouraient. Et quel soleil ! Il m'a éclairé sur bien des routes, m'a réchauffé quand j'avais froid, m'a réchauffé le coeur au moment où je ne m'y attendais pas.

Le seul bonheur que j'ai vraiment à me mettre sous la dent.
Un seul regard vers lui et on se comprenait immédiatement, magique.
Un grand soleil qui me fait sourire à chaque fois que je le croise.

Ce soleil qui me comprend, qui me fait rire, qui me fait vibrer, qui me fait pleurer, qui me conseille, qui m'ensorcèle, qui me bat au foot, qui m'emmène dans des galères cyclistes à faire pâlir Eddy Merckx, qui me fait à manger des bons plats meilleurs que Maité, avec qui je discute des heures de tout et de rien, qui me fait rêver.

Vous savez, ce soleil qui, pour des raisons inexplicables font que ses rayons nous touchent depuis la première seconde de notre rencontre et nous font vivre de merveilleux moments. Ce soleil qui vous fait vivre.

Ce soleil s'est caché, absorbé par une éclipse.
Et dans le noir, seul, je n'arrive plus à vivre.

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